Histoire du village
Le Moyen-âge (476-1492)
Sous la période normande, les seigneurs possèdent l’alleu de la Poterie et leur nom s’ajoute à celui de la localité. et on dit alors, depuis cette époque, La Poterie-Mathieu (on prétend cependant qu’à une époque La Poterie-Mathieu s’appelait Saint Pierre de Véronne).
Le premier de ces seigneurs vit dans la seconde moitié du XIIème siècle, du temps de Robert, fils de Waleran. Son nom est Mathieu de la Poterie. On l’emploie comme témoin dans la donation faite, à l’abbaye de Préaux, de l’ermitage de la forêt de Brotonne. C’est sans doute lui que nous retrouvons encore dans le Feoda Normanniae pour le service d’un chevalier. Son fief est alors membre du comité de Montfort.
Feoda Normanniae: Coutume de Normandie ou droit coutumier Normand.
Au XIVème siècle, la seigneurie de la Poterie appartient en dot à Richard de Livet. On connait ce personnage pour avoir tué en duel le seigneur de l’Épinay. Enfermé alors dans les prisons de l’Evêque de Paris, parce que la cour interdit ce duel, il obtient sa grâce le 24 août 1389. Richard de Livet est issu d’une des plus anciennes maisons de Normandie, et l’un de ses ancêtres devient Seigneur, par son mariage avec Jeanne de Gaillon.
Georges de Livet, fils de Richard, est prisonnier des anglais : sa rançon est payée par sa femme et par Richard de Malortie, en 1451. Il épouse Marguerite de la Brière, dame de Condé et de la Tillaie. Leur fils, Richard, seigneur de Condé, Bourneville etc… se marie à Gilette de Barville, fille de Jean, qui lui laisse les seigneuries de Frênes et d’Asnières. Le dernier seigneur et patron de la Poterie, du nom de Livet, est alors le marquis de Barville. Il meurt en 1830.
Les temps modernes (1492-1789)
Dans un acte de 1679, la Poterie est citée comme une dépendance du marquisat d’Annebault, possédé par les Portier.
En 1724, François-Marc de Châlons, baron de Cretot et Saint Samson, est le seigneur de la Poterie. Les livet redeviennent seigneurs de cette paroisse par le mariage de L.F de Livet, avec Bonne de Châlon de Cretot.
L.F de Livet est major du régiment de Carney, infanterie, et gouverneur du fort de DAGSBOURG en Lorraine allemande. Bonne de Châlon de Cretot est héritière en partie de Claude d’Annebault et de la marquise de Saluces.
Il ne reste plus que les Mottes du manoir seigneurial de la Poterie. Jadis, on oblige les vassaux à les entretenir, et à en battre les eaux dans certaines circonstances.
Les rares maisons de la Vallée sont à plusieurs centaines de mètres. Pourtant le lieu-dit s’appelle « le village ». Parce qu’au moyen âge, le lieu était en effet, très animé. Le plan terrier de 1376 montre alors l’existence d’une motte féodale à coté de l’église, d’un petit et d’un grand moulin, d’un vivier ainsi que de deux jardins entre le vivier et l’église.
Epoque contemporaine (1789-A nos jours)
Sur le plan napoléonien, la motte présente encore quelques murs (en 1920-1925 s’élève encore une porte). Trois familles habitent près de l’église, trois autres petites fermes entourent le presbytère. Un petit café est installé en face de l’église, le long d’un chemin assez fréquenté à l’époque. La population de la commune s’élève à plus de 800 habitants au début du XIXème siècle. Elle passe à 420 un siècle après, il y a dix ans il en reste 149. De nos jours, la population permanente est de 169 âmes.
Les activité agricoles et artisanales sont très développées : petits éleveurs, tisserands à domicile, meunier… En rebond de plateau, des potiers exploitent la veine d’argile, d’où le nom donné à la commune : La Poterie-Mathieu. Mathieu est le premier seigneur du lieu qui participa au siège d’Antioche et à la prise de Jérusalem en 1099.
L’agriculture se modernise sur le plateau et disparait presque dans la vallée. L’artisanat s’ éteint progressivement au XIXème siècle sous l’effet de l’industrialisation de la Vallée de la Risle toute proche. Les artisans et petits paysans partent alors s’embaucher dans les usines.
A partir de la fin du XIXème siècle, c’est la route départementale Lieurey-Pont-Audemer traversant le plateau qui structure l’espace. La mairie et l’école sont construites le long de cette route, à plus d’un kilomètre de l’église. De même, les habitants permanents préfèrent s’installer à proximité de la route pour la facilité de l’accès. Ils laissent la vallée aux quelques résidents secondaires qui recherchent le calme.
De nos jours
On retrouve cette configuration : église – ancien village dans la vallée et mairie – village nouveau sur le plateau, dans les communes voisines de Saint Siméon, Saint Martin-Saint Firmin.
La motte féodale de la Poterie Mathieu est toujours bien visible dans un pré jouxtant l’église. Il en existe d’ailleurs une seconde sur la colline dans les bois à quelques centaines de mètres.
(Image d’illustration)